Fallais, village au bord de la Mehaigne.

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Histoire du village

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Les temps les plus lointains

 

Des objets découverts sur la butte de Saint-Sauveur attestent de l'occupation du lieu dès l'époque gallo-romaine, il y a près de 2000 ans. Au 19 ème siècle, des historiens et des hommes de guerre, Napoléon lui-même, y ont situé le lieu de retraite des Aduatiques poursuivis par Jules César en 57 av. Jésus-Christ. Aux 5 ème et 6 ème siècle, les Francs-Mérovingiens y avaient également établi un cimetière sur les versants ouest et sud de la colline. La nature exceptionnelle de la roche d'origine volcanique, du porphyre, les terrains marécageux qui s'étendent tout autour, constituent des conditions favorables pour un site de défense.
Le nom de Fallais est orthographié, à travers les temps, de façons très différnetes : Falais, Falez, Phalaix, c'est-à-dire d'après les études étymologiques les plus récentes : lieu escarpé, rocher. Cette explication pourrait donc correspondre aux premiers établissements sur le mont Saint-Sauveur.


A partir du Moyen Age

 

Un donjon est bâti près de la Mehaigne par les Seigneurs de Beaufort. Jusqu'au 13 ème siècle, la seigneurie de Fallais relève de la Principauté de Liège, ensuite, elle passe au Duché du Brabant. Elle constitue ainsi une enclave brabançonne au milieu des terres liégeoises. Ceci explique l'importance de son château et des seigneurs eux-mêmes. En effet, les seigneurs de Fallais, possesseurs de nombreux biens, appartiennent à des familles féodales importantes, aussi certains d'entre-eux ne séjournent à Fallais que peu de temps. Pendant leur absence, la seigneurie est administrée par le bailli. Il dispose des pouvoirs administratifs, judiciaires et militaires. Le greffier tient les registres, il est après le bailli le personnage le plus important. Plusieurs d'entre-eux appartiennent à la famille Gilkinet. Les 7 échevins rendent la justice au nom du seigneur dans la maison appelée en ces temps là : "Maison de la Justice".


Personnages et faits remarquables

 

1044
Première mention des seigneurs de Fallais : les Beaufort.

1276
Rigaud II de Beaufort entraïne Fallais dans la "Geurre de la Vache"; il est tué. Son fils Richard III fait hommage au duc du Brabant.

1373
Jean de Beaufort, sans descendant, lègue la seigneurie aux puissants seigneurs de WESEMAEL qui la tiendront jusqu'en 1464. Leur devise : "Kil touce, il trence".

1464
C'est ensuite Charles, le futur Charles le Téméraire, de la célèbre Maison de BOURGOGNE qui reçoit Fallais en héritage.

1468
Venant de Peronne, Charles le Téméraire fait arrêt à Fallais en compagnie du Roi de France, Louis XI. De là, ils iront mettre le siège devant Liège qui sera en partie détruite (épisode des 600 Franchimontois) Les seigneurs de BORSELE-POLHAIM s'y établissent de 1470 à 1501.

1501
Les seigneurs de BOURGOGNE : A cette date, Baudouin, fils naturel de Philippe le Bon, reçoit de Maximilien D'Autriche les "dites forteresses, maisons, village et seigneurie de Fallais avec toutes leurs appartenances". Un de ses fils, François, inaugure une tradition d'hommes de lettres et d'humanistes en publiant de nombreuses oeuvres, notamment une élégie à Erasme. Jacques de Bourgogne entretient avec Calvin une importante correspondance; ce qui lui vaudra l'exil et la confiscation de ses biens. Mais, c'est sans aucun doute Herman de Bourgogne qui est le plus brillant seigneur de Fallais. il y réside dès 1587 et jusqu'à sa mort en 1626. Erudit, il publie des vers en latin et en français. Administateur attentif, il édicte de nombreuses "ordonnances" relatives aux habitants et à leurs travaux.

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Personnages et faits remarquables (suite)

 

1614
Herman de Bourgogne fait remettre en état le château et érige la seigneurie en comté. Sa fille Marguerite épouse le comte de NOYELLES qui prend ainsi possession du comté.

1631
Un document signale l'existence d'une école à Fallais.

1635
Séjour au château de Fallais du roi Louis XIV qui détruit une partie des ouvrages fortifiés.

1688
A la suite de difficultés financières, le comté est vendu aux seigneurs de GOSEE (1688-1751) qui le lèguent à Charles-Joseph de PONTY. Sa fille Marie-Constance épouse Philippe-Emmanuel de MAROTTE DE MONTIGNY.

1795
Période française : Fallais fait partie du Département de l'Ourthe.

1830
Belgique indépendante : Fallais et son hameau, Pitet constituent une des communes de la Province de Liège.

1940
Le 12 mai, des combats sanglants ont lieu entre les armées française et allemande qui s'affrontent de part et d'autre de la Mehaigne. Les armées allemandes étaient arrivées par le chemin de "Westa" qui, depuis les Romains, ainsi que le rapporte la tradition, est la voie des invasions.


Constructions et activités anciennes

 

La plupart des activités étaient centrées sur le travail de la terre; mais de nombreuses "industries" actuellement disparues, donnaient un aspect différent et varié à l'économie hesbignonne. Ces "industries" tiraient leurs matières premières de la région et utilisaient la Mehaigne comme force motrice. Ainsi les habitants trouvaient une bonne partie des produits de consommation sur place et en même temps des emplois à la fois dans le primaire et le secondaire. Economie fermée certes, mais dont on aurait pu espérer une reconversion ou une expansion au début du siècle passé, il n'en fut rien... La richesse de la terre n'assure pas pour autant une prospérité constante. A plusieurs époques, les documents d'archives relatent la misère dans laquelle se trouvent les habitants. Ainsi, une délibération du Conseil Communal de 1845 rapporte que "la récolte de la pomme de terre pour cause de maladie est excessivement mauvaise et n'a produit que 1/8 de celle des autres années" et projette d'empierrer les routes pour donner du travail aux chômeurs. Un emprunt de 1000 francs doit être fait. Nous savons qu'en 1898, un ouvrier agricole gagne, en plus de sa nourriture, un patard par jour, soit 35 centimes et ceci sans aucune limitation du nombre d'heures de travail. En 1941, la situation est grave et de nouveau la Commune embauchera des chömeurs à 25 centimes de l'heure.


Les châteaux

 

1. Le manoir féodal de Fallais

Un premier donjon érigé sans doute au 11 ème siècle se dressait à droite de l'actuelle entrée. Par la suite, d'autres constructions sont venues s'ajouter de part et d'autre du donjon : le corps de logis proprement dit et la partie sud destinée à ceux qui s'occupaient du service du seigneur. Le château était protégé par des doubles fossés du côté nord et ouest et une triple fossé du côté sud et est. L'accès se faisait par deux ponts-levis.
L'ensemble était flanqué de quatre tours d'angle reliées soit par des bâtiments soit par des courtines, épaisses murailles de défense. Il ne reste de ces courtines que le tracé par un muret. C'est dans la Tour de la Monnaie que les seigneurs de Fallais avaient le privilège de battre monnaie, dans la Tour Saint Jean était aménagée la chapelle dédiée à ce saint. La Tour Grignard est encore en pierres anciennes et la Tour de Bourgogne garde le souvenir des puissants seigneurs de cette Maison.
L'allée qui conduisait au château était gardée par la Porte Baudouin (Baudouin de Bourgogne ?).
Un grand potager s'étendait à l'endroit dit "Lahignière".
Le domaine comprenait outre des bois, les fermes du Château, de Bossiau, du Tombu, le moulin à grain, le moulin à huile, la franche-taverne, la brasserie et la Maison de Justice. Cet ensemble faisait un total de 404 bonniers et 19 verges. Ajoutons que du château partiraient un ou plusieurs souterrains dont on a cru pouvoir situer les sorties à divers endroits du village.

Dates et faits remarquables -->




2. Le château de Pitet     plus d'infos sur : pitet.be

La destruction d'archives en 1940, n'a pas permis de préciser l'origine exacte de cette construction, qui date de 1740. Il constitue avec la grande "cense", la tour du pigeonnier, le potager et la glacière, un ensemble remarquable entouré d'un très beau parc. La glacière est une curieuse construction mi-souterraine où on pouvait, à n'importe quel moment de l'année, conserver de la glace ou toute autre denrée.


Dates, faits remarquables concernant le manoir féodal

 

11 ème - 12 ème siècle
Premier donjon.

1274
Les troupes du Prince-Evêque de Liège assiègent le château.

1335
Reconstruction à la suite d'un incendie (1332) ansi que le rapporte le chroniqueur Jean d'Outremeuse.

1465
Le château est de nouveau assiégé par les Liégeois.

1470
Importantes restaurations par Charles le Téméraire.

1675
Destruction partielle par Louis XIV - Remise en état de l'édifice quelques années plus tard.

18 ème - 19 ème siècle
A la Révolution Française, le château est d'abord confisqué puis rendu à la famille de Marotte de Montigny. Il appartiendra ensuite aux Hénault et aux Preud'Homme-Porta notamment.

1882
Aménagement et modernisation par l'architecte gantois Van Assche : percée des fenêtres extérieures - frontons - mansardes - rejointoyage des façades.

1936
Monsieur Ortmans qui avait précédemment acheté le château à la famille Preud'Homme, le revend à la Prévoyance Sociale qui en fait un home pour personnes du troisième âge.

1937
Un grand incendie laisse les murailles intactes mais détruit d'anciennes boiseries. Il est restauré par après.


Les fermes

 

Si au cours du 20 ème siècle, le nombre d'exploitations agricoles a considérablement diminué, il en reste encore.

Parmi les plus anciennes, citons :

1 - La ferme du Château

entourée d'un fossé comblé au début du siècle passé, elle est citée dès le 14 ème siècle.

2 - La ferme de Bossiau

(Bocha en dialecte) comprend des bâtiments très modernes mais aussi d'anciens datant de 1541.

3 - La ferme du Tombu

(tombe, c'est-à-dire butte) est mentionnée dès 1562.

4 - La grande Cense de Pitet

vaste qudrilatère composé de bâtiments de diverses époques et adossé au château. A l'entrée, le grand portail lui donne fière allure.

5 - La grange de la dîme

Aujourd'hui disparue, se situait derrière l'Eglise, à gauche des vieilles écoles. C'est là que les cultivateurs allaient engranger leur dîme. (dixième de la récolte due aux seigneurs)


Les moulins

 

Dès le Moyen Age, plusieurs moulins s'échelonnaient le long de la Mehaigne. En 1622, le comte Godefroid de Gosée recommande lors d'une assemblée générale (Plaid)
"Que personne n'aille moudre son grain ailleurs qu'au moulin banal (du seigneur) et que le meunier serve fidèlement tant les habitants de Fallais que les étrangers et que la balance soit toujours pendue et les poids prêts pour qui voudra peser".


1 - Les moulins à grain
a - Le moulin Heine situé près de l'église, il fait partie des biens du seigneur. Il contient encore la plupart des installations et la grande roue extérieure.
b - Le vieux moulin dit aussi moulin Maillard, à Pitet. Mentionné dès 1562, il fonctionne jusqu'en 1957.
c - Le moulin dit de Pitet construit en 1842.


2 - Le moulin à huile puis à craie
surnommé "Le Stwerdu", était également compris dans le domaine seigneurial. Le bâtiment actuel date de 1620. C'est l'oeillette, variété de pavot et de colza qui fournissaient l'huile comestible, notamment en période de câreme. Aussi l'expression "magni del sope a l'ôle" signifait, pendant les autres périodes, que le cochon n'était pas bien gras.
A la fin du 19 ème siècle, les énormes meules se mirent à broyer de la "marne blanche" pour obtenir de la craie.
Cette "marne" était extraite dans des galeries s'étendant entre la Belle Thérèse et le Calvaire.
Empilés dans des tonneaux, les blocs étaient exportés en Hollande et en Allemagne pour la teinture. Le dernier exploitant fut Monsieur Boxus, peu avant la guerre de 1914.
Hubert Krains dans "Le Pain Noir" évoque "Au nord et à l'est dans le demi cercle d'une immense plaine ondulée, des campagnes nues sur lesquelles blanchissent des grands tas de marne, séparent plusieurs villages entourés d'arbres."
Voir aussi "Li Fabrique al crôye" de Joseph Durbuy.

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3 - Une batterie à chanvre
citée au 18 ème siècle mais on ne peut pas le localiser.


4 - Le moulin à "électricité"
Le moulin Heine fut équipé, au début du 20 ème siècle pour produire le courant pour le village qui fut ainsi un des premiers de la région à être électrifié. Chaque soir, vers 9 heures, les lampes faisaient des "clignettes" pour indiquer que le meunier allait dormir... et que le village serait bientôt plongé dans l'obscurité.


Les forges

 

Au nombre de trois au début du siècle, plus rien ne justifie leur activité.
Que ferait le maréchal ferrant (li mar'ho) ?
Les derniers chevaux de trait ont disparu à tout jamais dans le "Paradis" : lieu dit à la limite du bois de Cosnémont, en fait, le clos d'équarissage aisni qu'il en existait jadis dans chaque commune.
Les derniers forgerons furent Bolline, les Hella, les Courtois.
La plus ancienne forge est probablement celle de Pitet : bâtiment classé qui date de 1749.
Macabioul : du wallon "maca" : marteau de forge actionné par une roue à eau mue un bief (bioul) est une explication fort différente de celle donnée par la tradition populaire qui y voit un lieu "macabre" à la suite de violents combats.

plus d'infos sur : pitet.be (Le domaine du Château-ferme)




Autres activités du passé

 

Brasserie et Taverne
Domaine du château, la brasserie et la taverne occupaient de vastes bâtiments datant de plusieurs siècles. Les documents du 16 ème siècle recommandent que "si l'on sait que l'on use à la taverne de trop petite mesure ou que la cervoise ne vaut pas le prix qu'on la vend ou que le meunier use de trop grande mesure qu'on aille le dire afin de trouver un remède qui convient." Il était précisé "que personne n'aille boire à la franche-taverne ou autres revendeurs durant le service divin ni s'y adonne à quelques jeux publics, tirer (aux quilles ?), jouer à la paume, danser soit pour une solennité ou autre occasion".

Les vignobles
Il est assez inattendu de trouver des vignobles à deux endroits de la commune. Un derrière l'église, cité dès le 15 ème siècle, est cultivé par Jehan Henrar, un autre au pied de Saint-Sauveur est mentionné encore au 19 ème siècle.
Le raisin, selon les meilleurs traditions était foulé aux pieds ainsi qu'en témoigne un écrit de 1546. "...audit vigneron, 9 sous pour une paire de solers (souliers) qu'il est accoutumé d'avoir pour foler (fouler) les raisins."
En 1513, le vigneron Hellot est condamné à une amende de 2 florins car "il n'avait point labourer la vigne, il a été visité audit jour par les gouverneurs et varlets sermentels (assermentés) au Métier des vignerons de Huy."

Les houblonnières
Le houblon était cultivé à l'endroit des 10 bonniers et certains Fallaisiens se souviennent encore de la bière fabriquée avec le houblon dit du bois de Hosdent

Le travail du bois
La région était très boisée. Les bois des Dames, Robert, Molu, Cosnémont et du Point du Jour s'étendaient sur plusieurs hectares et fournissaient la matière première à de nombreux artisans dont on retrouve les noms dans les archives de la commune. Ainsi des tonneliers (Debatty, Petit), de charrons (Lespineux, Mouton, Lohest), des menuisiers (Lespineux, Famerie, Jallet), des sabotiers (Fossoul, Bertrand, Faniel), plus tard (Jehoulet).
Les coupes de bois étaient importantes dans toute la région. Au début du siècle passé, on faisait de longues files pour les embarquements à la gare... tant et si bien qu'il ne reste que quelques petits bois.

Tannerie
En 1865, une "tannerie et corroyerie" (fabrique de courroies) est établie le long de la Mehaigne (rue de l'église)

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Briqueterie
Tout au long du 19 ème siècle, des demandes sont faites pour l'établissement de briqueteries principalement pour des terres établies sur le dessus du village et dans le parc du château de Pitet.

Extraction de la pierre
Le Mont Saint-Sauveur et non loin de là Falihotte (la carrière, en wallon namurois) à Pitet et à Fallais fournissaient des pierres jusqu'à une époque récente. La plupart des maisons anciennes sont faites de cette pierre surnommée "la pierre qui pleure" à cause de sa porosité qui retient l'humidité.
Au siècle dernier, un ouvrier recevait entre 1,50 et 2,23 francs par m3 qu'il avait extrait.

Le commerce
Certains noms de lieu conservent encore le souvenir d'octroi payé jusqu'à la fin du 19 ème. Ainsi, "Al Baraque" sur l'actuelle grand'route et "La Barrière" à Pitet près de la forge.
La construction en 1829 de la grand'route Tirlemont-Huy-Stavelot augmenta les possibilités de commerce. A la limite Fallais-Latinne, un relais, "La Belle Thérèse" y fut établi. La création du chemin de fer en 1873 devait remettre tout en question et provisoirement retier à la route son importance. Cent ans plus tard, il est supprimé. Actuellement, cette route N23 assure la liaison entre l'autoroute de Wallonie et celle de Bruxelles. La région sort ainsi de son isolement.

La chasse et la pêche
Aux siècles passés, plusieurs Ordonnances concernent la chasse ou plus exactement les interdictions de la pratiquer sur des biens du seigneur. Nous savons qu'il y avait des lapins, des perdrix, des lièvres, des canards, des bécasses et que les engins utilisés étaient des "harquebuses, des rets et des harnats". Il était défendu de pêcher l'écrevisse avec des filets et même dans la rivière n'importe quel poisson : droit que se réservait le seigneur.

Maisons particulières
1. Le Chardon, élégante maison construite en 1674. La pierre encastrée au-dessus de l'entrée porte les noms de A. Gilkinet et C. Marchal avec les blasons de ces 2 familles. La date de 1692 est celle de l'échèvement de l'ensemble qui comprenait aussi une ferme aménagée ensuite en siroperie. Actuellement, un restaurant s'est installé en ce lieu. (voir rubrique liens)
2. Les "vieilles mohones", sur le chemin de Bossiau, ce n'est plus qu'un lieu-dit. Elles furent démolies à la fin du 18 ème siècle, à l'exception d'une seule.
3. Chez le charron, remarquable bâtiment probablement du 18 ème, gardé par un haut portail. Le cadran solaire porte la date de 1721. Elle fut notamment habitée au 19 ème siècle par l'avocat Hénault, bourgmestre et bienfaiteur de la commune, le capitaine Long qui s'illustra au Congo (Zaïre). Cette maison doit sa dénomination à la profession qu'exerçait un des ses derniers propriétaires.


Les édifices religieux

 

1 - L'Eglise Notre-Dame

Mentionnée dès 1139, l'église Notre-Dame releva du doyenné de Saint-Trond puis d'Andenne. Son état délabré en justifia la démolition en 1855 et son remplacement par le bâtment actuel. Mais, il reste de ses richesses passées - qui devaient être importantes puisqu'elle était dotée par les seigneurs de Fallais - quelques témoignages de valeur.
Le trésor comprend notamment un ciboire en argent de 1618 et un ostensoir, oeuvre pré-baroque de la première Renaissance, des fonds baptismaux gothiques (15 ème siècle) en pierre avec les 4 évangélistes et les armoiries de Bourgogne. Il comprend encore plusieurs statues en bois : la vierge dite du Calvaire du 16 ème siècle et un saint Eloi du 18 ème siècle.
La tribune d'orgue est de 1746. La crypte sous le choeur a été refermée à la fin du siècle dernier. C'est là qu'étaient inhumés plusieurs seigneurs de Fallais. D'intéressantes pierres tombales sont encore ça et là dans le vieux cimetière.
La cloche est marquée des armes de Bourgogne et de l'inscription : "Bon renon gaigne dur. Me fecit Joes Bodri A. D. MVc LXXXXVI (1596) "
On ne sait pourquoi cette cloche est attribuée à Marie de Bourgogne morte un siècle plus tôt.


2 - Saint-Sauveur

La chapelle de Saint-Sauveur citée pour la première fois au 13 ème siècle est peut-être plus ancienne encore. Les vestiges archéologiques indiquent combien l'occupation de cette butte remonte à des temps lointains. Il ne reste de l'édifice que deux pans de mur et une fenêtre surmontée d'un Agnus Dei de style roman. C'était là qu'avait lieu la cérémonie de la Jettée de la poire.

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3 - Chapelle, Croix, Potales

Elles jalonnent les chemins du village. Retenons le Calvaire ou J.B. Legros fit ériger une chapelle en 1923. A la limite de Fallais et Latinne, une modeste croix de pierre indique l'endroit où fut tué un brasseur de Ligney et non... un cosaque comme le rapporte une légende. La potale de Saint-Roch veillait jadis sur la pompe et sur les derniers potins du village...
La Vierge est vénérée dans plusieurs potales à Pitet, au pied du thier de Marneffe, à N.D. de Hal et au "Point du Jour".


Folklore et légendes

 

La Méhaigne, les bois et les collines ont abrités bien des légendes, ont donné naissance à des personnages redoutables ou bienfaisants.

Ainsi à Pitet, les Nutons vivaient dans une sorte de petite grotte à l'orée du bois du Point du Jour. Le soir, les Fallaisiens pouvaient y déposer un cadeau et un travail à accomplir, par exemple, réparer une paire de chaussures. Le lendemain matin, le cadeau avait disparu et les chaussures étaient réparées.

Par contre, la traversée du bois du Point de Jour n'était pas sans risques. Jacques de Hemricourt, chroniqueur du 14 ème siècle, explique que l'on y passait "non sans moult (beaucoup) signes du chrétien en se recommandant à tous les saints, car on racontait sur cet endroit des choses effrayantes."

A l'autre bout du village, près du Calvaire, l'Arbre aux loups ne devait guère être plus rassurant. En ce lieu, jusqu'à une certraine époque, la superstition populaire y a vu, à diverses reprises, se manifester la malédicition divine.

Quant aux maquerelles ou macrales, elles ont pendant des siècles jeté des sorts. Plusieurs Ordonnances d'Herman de Bourgogne y font allusion : "On ordonne que personne n'ait recours à des moyens divins ou sortilèges ainsi lorsqu'on a des malades pour retrouvrer la santé et la guérison aller chez des femmes lesquelles par leurs enchantements accompagnés de signes de croix, par quelques moyens prétendus pieux font semblant d'aider les personnes ou les bêtes et pareillement veulent user de cet art maléfique comme de nouer l'aiguillette ou toute chose semblable pour empêcher la procréation, sous peine d'être mise au carcan public ou quelqu'autre application du droit" (7 janvier 1599)
La menace était insuffisante, cette année là, on brûla des "sorcières"; un lieu dans la campagne entre Fallais et Les Waleffes garde encore le souvenir de ces terribles pratiques.

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A propos de cette curieuse coutume du Jet de la Poire, qui avait lieu le jour de la Dédicace de Saint-Sauveur au mois d'août. Voici les faits tels que nous les rapporte Jacques de Hemricourt : "Au sommet de cette roche, s'élevait la chapelle de Saint-Sauveur; c'était à cet endroit que se terminaient les juridictions de Fallais et de Warnant et que les autorités du Brabant et de Liège se réunissaient afin de procéder à la fixation pour l'année de leurs limites respectives. On célébrait la messe puis les fanfares faisaient retentir l'écho des bois et des vallons. Les bannières ondoyantes de Fallais et de Warnant se déployaient et venaient se placer sur les bords du rocher, à côté d'un jeune homme, bariolé de rubans, choisi parmi les plus robustes. On présentait à ce jeune homme, sur un plat, un morceau de pomme ou de poire coupé en rondelles; il lançait l'une ou l'autre au loin de toute la force de son bras. Le point où tombait ce projectile désignait pour cette année la délimitation des deux territoires".
D'après E. Poswick, cette tradition eut lieu pour la dernière fois en 1793.

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Le site est encore riche d'une légende : celle du Roman d'amour de Marie de Fumal et du Seigneur de Fallais, Richard (en fait, Rigaud)
Ils se rencontrent à la cérémonie de Saint-Sauveur et aussitôt ils s'aiment. Hélas, Marie a été promise par son père au seigneur de Hosdent marqué "par les vices des mauvaises compagnies qu'il avait fréquentées". Marie se réfugie auprès de Richard qui engage un combat contre le Seigneur de Hosdent "au lieu dit la Bruyère du Tilleul" actuellement "Les trois arbres".
Richard, vainqueur, épouse Marie. Cependant, celle-ci fera encore parler d'elle. Le prince Evêque de Liège, Henri de Gueldre sensible aux beautés de la châtelaine, envoie son mari en mission. Celui-ci, soupçonneux, fait demi-tour et met en fuite son illustre rival.

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Le croirait-on, Louis XIV, lui même, a sa place dans les légendes du lieu. Lors de son départ de Fallais, il épargna de la destruction une partie du château. Pourquoi ?
Le bons sens populaire nous a donné uen explication "gastronomique".
La veille, le grand roi avait, paraît-il, fort apprécié les "galets" (galettes) préparées par les femmes du village... Aussi, le lendemain, en pleine bataille, pour apaiser le royal courroux, ces mêmes femmes rassemblent en hâte les derniers "galets" et s'en vont les porter au roi. Celui-ci, amusé ou gourmand aurait fait cesser immédiatement le feu... Quel pouvoir mystérieux ont ces "galets" ?
Ainsi, au Nouvel An, on en fait un en forme de croix que l'on place sur la cheminée, près du crucifix, puis on le donne à manger aux enfants. Par contre, à la Noël, les Fallaisiens mangent des "cougnous" (sorte de brioche) "del tripe al'djote" (potée au choux vert) et au Grand Feu "del vôte" (des crèpes).
Ce grand Feu a lieu le dimanche après le Mardi Gras et il garantit une bonne récolte de pommes...


Vie intellectuelle

 

1 - Les Seigneurs de Fallais

Pendant les 16 ème et 17 ème siècles, les seigneurs de Fallais - à l'instar des Princes de la Renaissance - se consacrèrent aux Belles Lettres en latin mais aussi en français.

2 - Les écoles

C'est peut-être à l'un d'entre-eux, Herman de Bourgogne, que l'on doit l'initiative d'avoir créé une école qui est citée dans les archives en 1631. A la Révolution Française, son existence est consacrée le 18 juin 1803 par décision du Conseil municipal de Fallais. On y enseigne à lire, à écrire, le français et le latin et au moins les 4 premières règles de l'arithmétique.
Une seconde école est organisée par des Religieuses vers 1880, elle sera fermée en 1962.
L'existence même de l'école communale et sa renommée furent connues très loin à la ronde. En 1838, 100 enfants y sont inscrits dont 88 reçoivent l'instructon gratuite ce qui n'est pas sans poser des problèmes financiers à la Commune. En 1888, on comptera jusqu'à 148 élèves. En plus des cours habituels, sont organisés des cours d'enseignements agricole, ménager, des cours du soir pour adultes et même pour chômeurs.
Ce soucis de l'instruction décida de la construction en 1959 d'un complexe scolaire plus moderne.
Ce même complexe scolaire fut encore rénové dans la décennie de 1980 avec en plus la construction d'une salle omni-sport.

3 - Hubert Krains (1862-1934)

Né à Les Waleffes, il débute dans sa profession en qualité d'auxiliaire à l'essai à Fallais. Il prend pension à l'auberge, près du pont, sur la rive gauche. Mais une brillante carrière l'attends à Bruxelles où il termine comme directeur général des postes belges. De plus, il joue un rôle de premier plan dans l'union postale universelle. Il n'en oublia pas pour autant le pays de sa jeunesse. Plusieurs oeuvres littéraires y sont situées. En 1904, son chef-d'oeuvre, Le pain Noir, a comme cadre la Belle-Thérèse et le village de Fallais. On y a vu "l'emblème de la campagne calamitée par le progrès, la confidence des ruraux meurtris par la civilisation mécanique." (G. Périer)

4 - Joseph Durbuy (1882-1963)

Originaire de Vaux-Borset, il trouve au "Stwerdu" le thème d'une scène de la vie paysanne écrite en dialecte local : "Li Fabrique al' crôye"


Remerciements

 



Remerciements à Madame Jeannine Paye-Bourgeois.


Textes extraits de ses notes : "Fallais-Sur-Mehaigne"

et de ses livres : "Hesbaye terre méconnue" (éditions I et II)